Cascades et castagne

With Brume et Étoile d'Argent

Cascades et castagne

Je me levai de mon nid, l’air ensommeillé. Je léchai mon pelage tigré avec attention. Puis, je secouai la tête pour me réveiller.
Sortant de ma tanière, je regardai la plaine rocailleuse de mon camp. J’aperçus plusieurs apprentis qui révisaient leurs techniques, les petits qui jouaient devant la pouponnière, surveillés attentivement par leurs mères. Un ancien se servait sur le tas de gibier. Je lâchai un regard attendri devant ce Clan. Mon Clan.

Pour la première fois depuis la mort d’Étoile Dorée, et malgré mes obligations de chef, je décidai de patrouiller seule sur la lande. Bien sûr, je chasserais. Mais pour mon Clan.
Evidemment, lorsqu’on est en patrouille, en peut chasser pour soi,  donc en général on le fait. Mais là, je me promis de ne pas manger une seule de mes proies et de tout garder pour mon Clan, tout en surveillant la frontière avec le Clan de la Rivière. Je l’annonçai distraitement au lieutenant, puis je partis. C’était parfait pour obtenir la satisfaction nécessaire, celle que j’obtenais lorsque j’aidais mon Clan.

Je courrai vers  le sud-ouest de la lande, tout en humant l’air, gueule entrouverte. Je repérai un lapin, que je pistai. Lorsque l’odeur fut moins ténue et que je l’aperçus enfin, je m’approchai un peu, puis le coursai. Il se sauva sur une petite distance, mais je l’attrapai. Il était trop tard pour lui.

Après avoir remercié le Clan des Étoiles pour cette proie qui nourrirait mon Clan, je l’enterrai et continuai jusqu’à la frontière, plus au nord. Je longeai la rivière jusqu’aux Chutes et escaladai les pierres sur la berge. Arrivée au sommet, j’avançai un peu et humai l’air. Le territoire du Clan de la Rivière était de l’autre côté du cours d’eau. Cependant, à défaut de reconnaître l’odeur infecte de poisson du Clan de la Rivière, je détectai l’odeur inconnue d’un chat qui ne faisait pas parties de l’un des quatre Clan. Je continuai, et là, derrière un buisson, au bord de l’eau, une chatte gris tigré enterrait quelque chose avec ses pattes.
Un mulot.

Mon pelage se dressa sur mon échine. Je l’observai encore un peu. J’avais vu chat plus musclé au cours des nombreuses batailles auxquelles j’avais participé. Donc, sans plus d’hésitation, le poil hérissé, je bondis en hurlant d’une voix sifflante :

« Qui es-tu ? Que fais-tu sur mon territoire ? »

Puis je me jetai sur son dos et le lui griffai, quand je sentis une forte odeur de poisson. De l’autre côté de la rivière, une chatte du Clan de la Rivière se tenait sur la rive. Plus précisément leur chef, Étoile d’Argent.

[Brume : J’ai un peu avancé dans le temps pour qu’Étoile Précieuse te repère en train d’enterrer un mulot et donc, de lui voler sa nourriture. J’espère que ça ne dérange pas ]

Codes par Wild Hunger.

With Brume et Étoile d'Argent

C'est MON mulot !

Pendant que je me battais avec cette intruse, j’aperçus l’autre teigne d’Étoile d’Argent brailler quelque chose d’inaudible. Quand elle vint nous attaquer, je feulai :

« Étoile d’Argent ! »

Je continuais de griffer le dos de la chatte errante, pendant qu’elle tentait vainement de me repousser. J’essayai de lui mordre les pattes lorsqu’elle se dégagea. Étoile d’Argent qui me labourait le dos me fit me retourner, et la solitaire gris tigré s’éloigna pour miauler :

« Attendez ! Je ne sais pas qui vous êtes, ni quels sont vos territoires. Je suis juste venue chasser ici parce que j'avais faim et qu'il y avait l'air d'y avoir beaucoup de proies... Si ça vous déplaît tant que ça, je vais aller voir ailleurs. Laissez-moi juste reprendre mon mulot. »

Je la fixai d’un air moqueur. Ah parce qu’elle croyait qu’on allait la laisser partir comme ça, avec ce mulot ? Enfin ça c’était mon problème, pas celui d’Étoile d’Argent. C’était MON mulot. C’est pourquoi je lui lançai :

« Bon toi, retourne dans ton Clan de mangeurs de poissons et fiches-nous la paix. Cette histoire, c’est entre elle et moi. Quant à toi, ajoutai-je en direction de l’errante, tu n’emmèneras sûrement pas ce mulot, car il m’appartient. Je te laisse partir pour l’instant, mais la prochaine fois que je te vois sur mon territoire, je serai sans pitié. J’espère que tu comprendras la leçon… »

Je me retins de la griffer et de la mordre à mort – c’était contraire au Code du Guerrier. La solitaire méprisable, autant que l’autre puante à l’haleine de poisson. Devant les yeux de la solitaire, je traversai le pont et déterrai le mulot qu’elle avait chassé.

« Désolée, mais ce mulot est pour moi, pour mon Clan. Alors maintenant, je vais repartir, et avec ce rongeur. »

Sur ce, je pris le mulot dans ma gueule, lâchai un regard méprisant vers les deux chattes et emportai la proie, en avançant vers le cœur de mon territoire, mon camp.

Codes par Wild Hunger.